L'UITA a fermement condamné la décision de Chiquita Panama de licencier 5000 travailleurs-euses dans ses plantations de Bocas del Toro, au Panama. La nouvelle de ces licenciements est tombée le 22 mai 2025, en même temps que l'annonce que Chiquita suspendait ses activités administratives, de plantation, d'emballage et d'exportation à Bocas del Toro.
- Au Panama, les travailleurs protestent depuis plusieurs mois contre le projet gouvernemental de réduction des prestations de sécurité sociale, notamment des retraites (loi 462). Les travailleurs de la santé, de l'éducation, du bâtiment et de la banane seront les plus durement touchés par ces changements et, face à l'intransigeance du gouvernement face à leurs préoccupations, ils ont entamé une grève illimitée fin avril. Ces grèves et manifestations ont été réprimées par la police et menacées de poursuites judiciaires par le gouvernement. Le 27 mai, le gouvernement a déclaré l'état d'urgence à Bocas del Toro, accentuant les tensions et les craintes de répression.
- Chiquita affirme qu'elle n'avait pas d'autre choix que de mettre fin à ses activités, car elle était confrontée à des pertes de 75 millions d'USD en raison de la grève. Cependant, Francisco Smith, secrétaire général du syndicat des travailleurs-euses de la banane SITRAIBANA, dans une interview avec l'UITA Amérique latine, a dénoncé les licenciements comme étant "totalement illégaux parce qu'ils ne respectent pas les procédures de la loi", ajoutant "qu'il s'agit d'une manœuvre des entreprises en collusion avec le gouvernement pour éliminer les syndicats".
- Chiquita, qui était à l'origine une société américaine, a été rachetée en 2015 par le groupe brésilien Cutrale-Safra, une coentreprise du groupe Cutrale, le plus grand producteur mondial d'oranges et de jus d'orange, et du conglomérat bancaire privé Grupo Safra.
- Le Comité exécutif de l'UITA, réuni à Lausanne en Suisse, les 21 et 22 mai, a entendu le secrétaire régional, Gerardo Iglesias, parler de la détérioration de la situation au Panama sous le gouvernement du président José Raúl Mulino Quintero qui "accentue la persécution des opposant-e-s à la réforme des retraites et se montre intransigeant à l'égard des revendications syndicales". Le CE a exprimé son soutien à Saúl Méndez, secrétaire général du syndicat de la construction SUNTRACS, contraint par des menaces de mort à s'exiler à l'ambassade de Bolivie.
Le secrétaire général par intérim de l'UITA a écrit à Chiquita pour lui faire part de sa "vive inquiétude" face à ces licenciements et lui demander une réunion urgente.