Publié : 06/02/2025

Après des mois de négociations pour tenter d'amener la chaîne américaine de restaurants Five Guys à donner suite à des plaintes pour harcèlement sexuel, UNIA, affiliée à l'UITA en Suisse, a décidé que la seule voie à suivre était celle de l'action en justice et soutient une ancienne employée qui a intenté une action contre Five Guys devant le tribunal du travail. Pendant une longue période, elle a été victime d'abus verbaux de la part de certains de ses collègues masculins qui ont dégénéré en agression physique de la part d'un collègue. Elle poursuit son ancien employeur pour n'avoir pas assumé ses responsabilités légales en matière de protection et a demandé que les audiences soient publiques afin d'attirer l'attention sur ce problème très répandu.

  • Le harcèlement a été signalé il y a plusieurs années par des travailleuses de Five Guys, mais l'entreprise a refusé de prendre des mesures adéquates pour mettre fin au harcèlement sexuel ou d'offrir une réparation aux personnes concernées.
  • La convention 190 de l'OIT stipule que les employeurs doivent veiller à ce que les lieux de travail soient exempts de violence et de harcèlement fondés sur le sexe. La campagne de l'UITA sur les travailleurs de la restauration rapide souligne que les conditions de travail précaires d'une main-d'œuvre composée principalement de femmes et de jeunes travailleurs alimentent des relations de pouvoir inégales et créent un problème systémique de harcèlement sexuel dans le secteur
  • En 2022, le personnel et les affilié-e-s de l'UITA ont manifesté à Genève en faveur de l'ajout du droit à un lieu de travail sûr et sain aux principes et droits fondamentaux au travail de l'OIT. Des travailleurs-euses de la restauration rapide du Brésil, des États-Unis, de Serbie et de Suisse ont témoigné des conditions de travail épouvantables et du harcèlement sexuel endémique dans l'industrie de la restauration rapide.
  • Selon le Bureau fédéral suisse pour l'égalité entre femmes et hommes, la moitié des travailleurs-euses seront victimes de harcèlement sexuel au moins une fois au cours de leur carrière.

Apolline Anor, UNIA, a déclaré : "Il y a plusieurs années, Jessica et un certain nombre de ses collègues se sont adressées au syndicat pour se plaindre du harcèlement sexuel systématique qu'elles subissaient depuis des mois de la part de la plupart de leurs collègues masculins. La situation était grave et inacceptable. Nous avons négocié pendant des mois avec la direction pour qu'elle prenne des mesures proportionnelles à la gravité de la situation, mais elle ne l'a jamais fait. D'où le début de la procédure judiciaire".

Au début de l'affaire, des supporters se sont rassemblés à l'extérieur du tribunal, portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Nous vous croyons" et "Les femmes sont déterminées à mettre fin au harcèlement sexuel".

 

"Il y a plusieurs années, Jessica et un certain nombre de ses collègues se sont adressées au syndicat pour se plaindre du harcèlement sexuel systématique qu'elles subissaient depuis des mois de la part de la plupart de leurs collègues masculins. La situation était grave et inacceptable. Nous avons négocié pendant des mois avec la direction pour qu'elle prenne des mesures proportionnelles à la gravité de la situation, mais elle ne l'a jamais fait. D'où le début de la procédure judiciaire".
Apolline Anor, UNIA