Publié : 30/04/2025

Déclaration de l'UITA par Kristjan Bragason, secrétaire général par intérim de l'UITA

En regardant le monde, on pourrait croire que nous n'avons pas grand-chose à célébrer en ce premier mai. Des guerres dans de nombreux pays, notamment en Ukraine, au Myanmar, au Soudan, en Haïti et à Gaza ; l'influence croissante de l'extrême droite et des forces autoritaires dans de nombreux pays ; une administration aux États-Unis qui réduit à néant les droits pour lesquels le mouvement syndical mondial s'est battu pendant de nombreuses années.

Pourtant, se sentir vaincu, ne pas célébrer le 1er mai, c'est laisser nos adversaires gagner, en alimentant les forces antidémocratiques et autoritaires dans le monde entier. La Journée internationale des travailleurs-euses est notre journée, non seulement pour célébrer les victoires passées, mais aussi pour nous engager dans la lutte mondiale pour les droits des travailleurs-euses. Nous devons le faire cette année comme jamais auparavant.

Aux États-Unis, nos affiliées marquent le 1er mai en appelant les syndicats du monde entier à soutenir leur campagne visant à protéger les travailleurs-euses migrant-e-s des attaques vicieuses menées par l'administration Trump et d'autres régimes oppressifs dans le monde. L'UITA exhorte toutes ses affiliées, dans le cadre de leurs actions du 1er mai, à soutenir cette campagne en écrivant aux autorités américaines et/ou salvadoriennes pour exiger le retour de Kilmar Abrego Garcia. (Des modèles de lettres sont disponibles en anglais et en espagnol.) La montée des gouvernements autoritaires et de l'extrême droite représente une attaque directe contre les travailleurs-euses et nos valeurs communes de justice et d'égalité. La présidence de Trump ne fera que renforcer ces forces.

Nous pouvons puiser de la force dans notre histoire - en parcourant les archives de l'UITA, j'ai été inspiré par cette citation de l'un de mes prédécesseurs, Dan Gallin, lorsqu'il s'est adressé en 1998 au rassemblement du 1er mai de notre affilié SEWA (Inde) :

"La force du 1er mai vient de son caractère international. C'est le jour où le mouvement ouvrier affirme ses valeurs universelles, au premier rang desquelles la solidarité. Il a été célébré dans de nombreuses circonstances, y compris les plus difficiles : sous le feu de l'occupation militaire et coloniale, dans les prisons, dans les camps de travail, par de petits groupes se réunissant secrètement dans la crainte d'être arrêtés, ainsi que dans des manifestations et des réunions de masse où les travailleurs-euses avaient le droit de le faire, ou se sont arrogé le droit de le faire. Elle a été célébrée aux quatre coins du monde. C'est presque un lien spirituel entre les travailleurs-euses".

Aujourd'hui, nous devons être dans la rue pour faire passer notre message haut et fort. Un préjudice pour l'un est un préjudice pour tous. L'UITA n'abandonnera jamais ce principe fondamental du mouvement syndical. Lors de notre congrès de 2023, nous avons promis de saisir toutes les occasions de promouvoir la paix, de construire la solidarité et de développer un récit collectif pour contrer toutes les formes de violence, d'intolérance et de haine fondées sur la race, l'ethnicité, la langue, l'origine sociale, l'ascendance, le sexe, l'âge ou la religion. C'est ce que nous ferons.

La Journée internationale des travailleurs-euses est notre journée, non seulement pour célébrer les victoires passées, mais aussi pour nous engager dans la lutte mondiale pour les droits des travailleurs-euses. Nous devons le faire cette année comme jamais auparavant.
Kristjan Bragason, secrétaire général par intérim de l'UITA